💫 Quand la curiosité devient une quête : un jeu pas si scolaire pour les jeunes de la PSAD💫
- L'Etoile Filante
- 4 nov.
- 3 min de lecture

Ces derniers mois, j’ai passé beaucoup de temps avec les jeunes que j’accompagne dans le cadre du dispositif PSAD (Plateforme Spécialisée d’Aide aux Décrocheurs).
Ils ont entre 16 et 17 ans, certains sont en rupture, d’autres en construction, mais tous partagent ce point commun : une envie d’apprendre… à leur manière.
En animant les ateliers, j’ai compris que certaines références qu’on considère “basiques” ou “connues de tous” leur sont complètement étrangères.
Mais j’ai aussi observé autre chose : dès qu’un thème les touche de près — même à travers un angle inattendu — la flamme s’allume.
Je parle ici de JFK, de la guerre du Vietnam, d’Al Capone, de Simone Veil, ou encore du Sphinx d’Égypte… Des noms lointains au départ, mais qui deviennent intéressants quand on les relie à leur vécu :
les luttes pour la justice, les conflits mal digérés, les identités niées, les figures incomprises, la pression sociale, la violence systémique, la stigmatisation…
Bref, leur monde.
🎲L’idée du jeu : un quiz narratif pour explorer et s’approprier
Je me suis donc lancée dans la création d’un plateau de jeu.
Pas un jeu scolaire. Un jeu de quête.🗺️
Un mix de quiz, de culture générale, d’histoires à découvrir et à incarner, dans un univers visuel qui les invite à jouer sans se sentir jugés.
Le principe ?
Ils avancent case par case sur un chemin à plusieurs branches, représentées par un univers visuel inspiré des quêtes anciennes :
carte, boussole, plume, manuscrit…
Chaque étape leur propose une question, une situation, un personnage ou un événement à comprendre ou à décrypter, toujours relié à leur réalité.
🔍Ce n’est pas juste “apprendre des dates” :
c’est découvrir des personnes et des faits qui résonnent avec leurs combats.
C’est comprendre qu’un leader noir assassiné à 39 ans aux États-Unis peut faire écho à leur propre sentiment d’injustice ici et maintenant.
C’est relier un fait historique à une chanson de rap.
C’est faire des ponts entre hier et aujourd’hui, entre eux et le monde.
Créer des passerelles, pas des tests 🪄
Ce que je veux, ce n’est pas “qu’ils aient les bonnes réponses”.
Je veux qu’ils osent poser des questions.
Qu’ils se sentent légitimes de dire “je ne sais pas”, mais aussi capables de dire “ça, je veux le comprendre”.
Mon approche, comme toujours, est ludopédagogique.
Pas de note. Pas de stress. Pas de case à cocher.
Mais du jeu, des rires, des surprises… et parfois des silences qui en disent long.
Et surtout : de la place pour eux.
Pas pour ce qu’on attend d’eux. Pas pour “les remettre à niveau”.
Juste pour leur laisser une boussole et leur dire :
💭“Explore. Regarde ce que tu veux comprendre. Et si tu veux, je suis là pour t’aider à décoder.”
Ce jeu est en cours de création
Comme tous mes outils, il évolue avec les jeunes.
Le design avance (photo ci-dessus), les premières cartes sont en préparation.
On y parle de culture, de codes, d’injustices, de destins cassés ou transformés.
On y croise aussi des figures qu’on n’oserait pas mettre ensemble :
une citation de Mère Thérésa et des paroles de Werenoi...💥
En vrai, ce n’est pas un jeu.
C’est un prétexte.
Un support pour les faire parler, penser, comparer, choisir.
Un espace où la culture ne descend pas d’en haut, mais se vit à hauteur d’humain.
Et c’est ce qui me fait vibrer.
Parce que quand un jeune me dit “j’connaissais pas, mais c’est stylé” en parlant d’un truc historique…
Et bien là, je sais qu’on est en train de gagner.
Pas sur le plan scolaire. Mais sur le plan du lien, de la dignité, et de la confiance en leur capacité à apprendre autrement.🦋
À suivre donc
Je continue de créer.
Et eux, de me surprendre.
-
Stéphanie
Formatrice — Ludopédagogue
Créatrice de jeux qui réveillent la curiosité



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